Le mot du metteur en scène...

GUIGNOLS, "un long chemin vers la liberté"


GUIGNOLS, hommes du pouvoir, comme aimait à les appeler ironiquement le peuple de Paris en cette année trouble de 1871.

 

La nuit du 17 mars, dans une rue, un tas de cailloux... Blanche, Caf'Con et Marie se croisent, entourées de Galmioche et Ziquet, deux titis parisiens. Ils vont traverser la ville et les événements de la Commune.

 

Le matin du 18 mars 1871, révolte, colère, exaltation... Paris gronde, les Parisiens prennent les armes, la Commune est déclarée !

 

Emportés par la liesse populaire, nos personnages participent, sans trop de conviction politique, aux événements de la Commune. Sur leur chemin, ils croiseront le peintre Gustave Courbet, Louise Michel, institutrice, militante anarchiste ainsi que Pauline, Fil de Fer, l'Ogresse, Lily... Prêts à se battre pour la liberté, l'égalité, la fraternité, contre les soldats de Thiers. Déambulations émaillées de chansons communardes.

 

Le Paris de la Commune vit, respire, rêve, se bat et s’époumone. Et pourtant, les cafés sont bondés, les boulevards sont envahis par la foule. Même les théâtres, où se précipitent les bourgeois pour applaudir les derniers vaudevilles à la mode, sont ouverts, alors que le peuple vit une "semaine sanglante".

Toute ressemblance avec notre quotidien serait purement préméditée !

 

Véritable pêle-mêle de personnages et de destins, enchevêtrements d'intrigues, mélange d'Histoire et d'histoires. Vingt-quatre comédiens, quatre musiciens ressuscitent l'âme de cet épisode tragique qui durera soixante-douze jours.

 

GUIGNOLS, "un long  chemin vers la liberté".


Janick Daniels

Spectatrice assidue du Théâtre d'Appoint, cela faisait déjà plus d'un an que j'entendais : "Dites, c'est bientôt les 30 ans !" "Que va-t-on faire ?" "Avec qui ?" "Et monter quoi ?" "Ah, moi, j'ai envie de... " "Et puis aussi de..." "Sans oublier le...".

Les conversations allaient bon train et fusaient dans tous les sens, autour du bar d'Appoint !

 

30 ans, quelle plus belle occasion que de transmettre son expérience pour les anciens et d'insuffler une énergie nouvelle pour les plus jeunes ! Et pourquoi dès lors ne pas rassembler les jeunes et les adultes ?

 

Vivre la Commune de Paris, nous est alors apparu comme une évidence. Bien que cet événement soit souvent caché et méconnu du public, il est frappant de constater que 145 ans après cette terrible, sanglante et vaine lutte pour les droits de l'homme, aujourd'hui ces mêmes droits sont plus que jamais bafoués. Le théâtre a mission citoyenne, c'est le héraut de nos idéaux. Nous porterons donc cette histoire humaine à la scène.

 

"Le cadavre est à terre mais l'idée est debout", quand je lis ce vers de Victor Hugo à propos de la Commune, je ne peux m'empêcher de penser à Laurence Adam, mon amie de toujours qui m'a permis de rencontrer le Théâtre d'Appoint. Où qu'elle soit, grâce à elle, tout nous semblera toujours possible !

 

 

Janick DANIELS